Comment le braconnage menace-t-il les plus grandes forêts du monde ?

Les organismes vivants sont en relation les uns avec les autres et avec leur environnement : c’est ce qui forme la base des écosystèmes, des réseaux d’espèces complexes et équilibrés où tous les acteurs ont un rôle à jouer. Les actions et comportements tenus par ces acteurs, ainsi que les services rendus, sont appelés interactions biologiques ; elles sont à majorité positives, car la sélection naturelle les favorise dans le but de conserver et de perpétuer les espèces. Ces interactions, qui peuvent être directes ou indirectes, sont classées selon leur durée, le bénéfice ou la nuisance apporté et le degré d’implication et d’association des organismes concernés. Elles peuvent être durables ou éphémères, et changer en fonction de facteurs intrinsèques (composition d’un organisme) ou extrinsèques (changements climatiques).

Les formes les plus répandues d’interactions biologiques sont la compétition, la prédation et la symbiose. La compétition (interaction directe ou indirecte) induit une rivalité entre des espèces qui se disputent l’accès aux ressources naturelles d’un même milieu ; elle peut être interspécifique (individus d’une même espèce) ou intraspécifique (espèces différentes). La compétition par exploitation implique une baisse de la disponibilité de la ressource convoitée due à son partage ; la compétition par interférence signale une interaction directe (vol ou agression) tandis que la compétition apparente, indirecte, a recours à une tierce personne pour s’emparer de la ressource. La prédation, quant à elle, désigne une relation directe et instantanée initiée par un prédateur et nuisible pour la proie attaquée, car elle entraîne bien souvent sa mort, dans le but de nourrir le prédateur. Enfin, la symbiose désigne une interaction durable : obligatoire et permanente, elle joue le rôle de fonctions biologiques précises et implique le cycle de vie des organismes concernés grâce à une mise en commun et une optimisation des ressources.

Les perturbations écologiques

Les perturbations écologiques sont des mécanismes limitateurs et destructeurs de biomasse ; ces mécanismes détériorent (souvent provisoirement) les écosystèmes et peuvent être de deux natures, naturelles ou anthropiques. Les perturbations naturelles font partie des procédés normaux d’évolution et ne mettent pas en danger la survie de l’écosystème – elles permettent même de le faire évoluer ; à l’inverse, les perturbations anthropiques sont causées par l’homme et leur impact, plus élevé, est possiblement négatif : la pollution lumineuse nocturne, par exemple, bouleverse les mécanismes naturels de biodiversité.

L’altération des forêts par le braconnage

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Le braconnage, c’est-à-dire la chasse ou la pêche illégale, est l’un des exemples de perturbations anthropiques. Plusieurs facteurs sont des marques d’illégalité et donc, de braconnage : chasser et pêcher hors des périodes ou saisons définies, sans permis, en utilisant des méthodes interdites ou en visant des espèces protégées. Le braconnage s’explique en partie par le besoin de nourriture de populations pauvres qui, d’autre part, ne cessent d’augmenter ; les équipements de capture perfectionnés et le développement des routes concourent aussi au développement de ces pratiques.

Les conséquences sont nombreuses : à force d’être chassées, certaines espèces s’éteignent. Le braconnage est l’une des principales causes de perte de biodiversité dans le monde ; baleines, requins, éléphants ou rhinocéros, tous sont chassés pour leur viande et/ou les usages faits de leurs attributs. Les espèces végétales en souffrent aussi : par exemple, les forêts nigérianes d’où les grands singes ont disparu des suites du braconnage, présentent moins d’espèces d’arbres que celles où les singes ont été préservés.