Les problèmes écologiques de la culture du palmier à huile

L’huile de palme représente 35% des huiles végétales produites dans le monde ; l’arbre dont elle est tirée, le palmier à huile, occupe quant à lui le dixième des surfaces cultivées d’oléagineux. Son rendement élevé en fait une culture très prisée des industriels comme des agriculteurs, qui en exploitent d’immenses parcelles dans les régions tropicales humides, le plus souvent en monocultures. L’Indonésie et la Malaisie fournissent près de 85% de la production mondiale. La récolte des palmiers à huile nécessite beaucoup de main-d’œuvre ; l’huile récoltée sera ensuite vierge, raffinée ou hydrogénée.

L’huile de palme est facile à transporter, car elle reste semi-solide lorsqu’elle est à température ambiante. Cette propriété lui permet de servir d’agent texturant, pour un rendu moelleux et crémeux ; son goût neutre et sa longue conservation en font un élément facilement incorporable à beaucoup de préparations industrielles. Ces caractéristiques la rendent très versatile et très utile dans l’industrie agroalimentaire, mais également dans l’industrie cosmétique (environ un quart de la production mondiale). Elle est aussi utilisée en tant que biocarburant ; en France, le biodiesel représente environ les trois-quarts de la consommation totale d’huile de palme.

Problèmes écologiques de la culture du palmier à huile

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La culture du palmier à huile n’est cependant pas anodine pour l’environnement. La demande croissante pour l’huile de palme a conduit les exploitants agricoles à pratiquer des monocultures, c’est-à-dire à cultiver une seule espèce de plante (ici, les palmiers à huile) sur d’immenses parcelles agricoles. C’est une pratique de plus en plus utilisée, car elle permet d’augmenter la rentabilité des surfaces agricoles ; pourtant, c’est une méthode qui nécessite plus d’engrais, car elle appauvrit les sols. De plus, des plantes élevées en monocultures sont plus vulnérables aux épidémies et aux insectes ravageurs, ce qui pousse les exploitants à utiliser de fortes doses de pesticides. Ces produits chimiques s’infiltrent ensuite dans les sols et les eaux, ce qui contribue à la pollution environnementale et au dérèglement des écosystèmes terrestres comme aquatiques. Enfin, les palmiers à huile rejettent dans l’atmosphère oxyde nitreux et méthane, deux gaz participant à l’effet de serre.

Déforestation

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La demande croissante d’huile de palme pousse les exploitants à augmenter leurs surfaces agricoles et ce, en gagnant du terrain sur la forêt en utilisant la technique du brûlis : les zones forestières sont incendiées afin de les défricher et pouvoir y planter des palmiers à huile. Cette méthode, bien qu’efficace, est néfaste pour l’environnement, car elle participe à la déforestation et rejette des gaz qui contribuent à l’effet de serre tout en étant toxiques pour l’homme comme pour la faune et la flore environnantes. La Malaisie et l’Indonésie sont particulièrement concernées par ce défrichage ; en Malaisie, la culture des palmiers à huile est responsable de la moitié de la déforestation du pays.

La déforestation induite par la culture sur brûlis et la plantation de ces palmiers est également nocive pour la biodiversité ; en effet, par rapport à une forêt tropicale primaire, on observe une baisse de 90% du taux de biodiversité dans une surface cultivée.