Les problèmes écologiques de la culture du soja

Le soja est une plante grimpante de la famille des Fabacées, des oléagineux. Ses graines, appelées haricots et contenues dans ses pousses, sont comestibles ; elles entrent dans la catégorie des légumineuses. C’est une des plantes les plus produites dans le monde (330 millions de tonnes chaque année) ; sa culture a d’ailleurs doublé en vingt ans, notamment aux Etats-Unis et dans certains pays d’Amérique Centrale. 

Le bon rendement des cultures de soja, couplé à son faible coût de production, fait de cette plante une culture rentable. Originaire d’Asie, où elle pousse dans les régions chaudes et humides, divers croisements ont permis de développer une plante résistante et cultivable dans de nombreuses régions du monde, notamment tempérées. Chaque graine de soja (la partie comestible) contient environ 40% de protéines contenant des acides aminés, et 20% d’huile. Elle se présente sous plusieurs formes : soja jaune, soja à graines noires et soja à graines vertes.

Le soja a de nombreuses utilités. Il est comestible par l’homme : l’huile et le lait de soja, ainsi que le tofu et le tempeh, entrent dans la composition de différents régimes alimentaires. C’est aussi une plante très utilisée dans l’industrie agroalimentaire car elle joue le rôle d’émulsifiant et d’agent de texture. Mais c’est sous forme de tourteaux que le soja est – notamment en France – majoritairement employé, afin de nourrir les animaux d’élevage. Ces tourteaux sont fabriqués en extrayant huile et eau des graines.

Problèmes écologiques de la culture du soja

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Très apprécié pour son faible coût de revient et son bon rendement, le soja n’est pourtant pas anodin sur l’environnement. Il est en effet majoritairement cultivé en monocultures, souvent intensives ; ces procédés très efficaces en termes de rendement ont pour particularité d’épuiser les sols, car ils favorisent l’érosion, et les pesticides et autres produits chimiques utilisés provoquent une acidification de la terre. Les cours d’eau sont également affectés ; en plus de récupérer les résidus chimiques des pesticides environnants, ils sont mis à rude épreuve car la culture du soja réclame une irrigation importante. Les sols dégradés laissent moins passer l’eau de pluie et de l’arrosage, qui s’infiltre difficilement jusqu’aux nappes phréatiques qui ont du mal à se renouveler. Enfin, l’empreinte carbone du soja est presque comparable à celle de la volaille ; la fabrication du tofu dans certains pays peu contrôlés, par exemple, rejette de grandes quantités de gaz à effet de serre.

Déforestation

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La demande mondiale pour le soja et ses dérivés ne cesse de croître ; pour y répondre, les exploitants se voient dans l’obligation d’augmenter, parfois illégalement, leurs surfaces de production. La culture du soja est d’ailleurs la première cause de déforestation en Amazonie : chaque année, 10 000 km² sont détruits – souvent brûlés, ce qui rejette des gaz toxiques – pour faire place aux champs de soja. Les exploitants n’hésitent pas à incendier des hectares de forêts pour faire place au soja, ce qui détruit directement la biodiversité existante. Les forêts tropicales, mais aussi les savanes, les plaines boisées et les prairies, avec toute la faune et la flore qu’ils accueillent, en pâtissent.