Les causes de la déforestation

De nombreux facteurs contribuent à la déforestation, chacun ayant ses propres causes et ses impacts environnementaux négatifs.

L’agriculture

L’agriculture est l’une des causes les plus importantes de déforestation. Si la nécessité d’abattre des forêts pour étendre les hectares cultivables est déjà discutable en soi, une des pratiques agricoles qui en a émergé est beaucoup plus critique à long terme pour l’environnement.

On parle d’agriculture sur brûlis, qui consiste basiquement et comme son nom l’indique à planter des cultures sur des zones fraîchement brûlées. On combine de fait le mode de déforestation avec le mode de culture, tirant profit des nutriments immédiats générés par les flammes. L’agriculture sur brûlis peut être une bonne pratique agricole dans de nombreux cas, et elle existe depuis toujours chez les communautés autochtones.

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Mais à grand échelle, elle est responsable de la perte d’environ 50 acres de terres chaque heure dans le monde. L’un des problèmes que posent les cultures sur brûlis est que les incendies peuvent se propager involontairement dans la forêt. Lorsque le feu atteint des zones non intentionnelles, le couvert forestier protecteur est détruit. L’exposition au soleil qui en résulte sur le sol forestier intensifie le feu existant. La fumée flotte alors au-dessus de la forêt et supprime les précipitations, ce qui rend son extinction encore plus difficile à mesure que la zone devient plus sèche.

La justification sous-jacente de cette pratique est très simple : cela rend le sol plus fertile car la biomasse incinérée fournit de l’azote et d’autres nutriments nutritifs au sol. Malheureusement, c’est une solution à court terme. Le sol ne reste riche en nutriments que pendant quelques temps après cette période (environ deux ans), les nutriments de la biomasse brûlée sont ensuite épuisés. Lorsque cela se produit, les agriculteurs font leurs bagages et passent à la section suivante de la forêt tropicale, laissant leurs terres agricoles à l’abandon, ou pour l’élevage.

L’agriculture sur brûlis à cette échelle peut également avoir des effets dévastateurs sur la biodiversité de la région. Avec de vastes étendues de terres incinérées, de nombreux habitats d’animaux sont perdus dans l’incendie. Cela pousse les animaux hors de la forêt, diminuant la biodiversité et augmentant le nombre d’espèces animales menacées d’extinction.

L'élevage

Cut trees in Lembus forest in Eldama Ravine, Baringo County, Kenya. September 6, 2019

L’élevage de bétail a un impact énorme sur les forêts du monde entier, en particulier les forêts tropicales humides comme l’Amazonie. De nombreux agriculteurs utilisent des terres déboisées pour élever du bétail. C’est à grande échelle encore une fois, que cela devient un problème. Les entreprises de restauration rapide, par exemple, contribuent à la déforestation dans des endroits comme la forêt amazonienne depuis un certain temps, et ce n’est que relativement récemment que leurs actions ont été reconnues par les médias grand public. Parmi les entreprises qui ont déboisé la forêt tropicale pour élever du bétail pour leurs hamburgers, on trouve : Wal-mart, McDonald’s, Pizza Hut et Burger King, pour n’en citer que quelques-uns. Bien que certaines de ces sociétés aient promis d’être plus respectueuses de l’environnement, certaines, telles que Burger King et Pizza Hut, n’ont pas prévu de s’éloigner de cette forme nuisible et inutile d’agriculture animale.

L’abattage

L’exploitation forestière est également une cause fréquente de déforestation, notamment à cause de l’abattage visant à produire du papier. Il existe plusieurs types de coupe, mais la plus nuisible est appelée « coupe à blanc ». On parle de coupe à blanc quand une zone de forêt est complètement déboisée, ne laissant aucun arbre vivant dans cette zone.

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Dans certains cas, les zones de forêt qui ont été coupées à blanc sont sujettes à des programmes de replantation. Le problème, c’est que la stratégie de replantation la plus couramment utilisée est la mono-plantation, et consiste à ne planter qu’un seul type d’arbre.

Bien que contribuant à remédier à la perte complète d’arbres, cela ne corrige pas tout pour autant, loin de là. Toute la biodiversité perdue à cause des coupes à blanc n’est pas corrigée par la mono-plantation. En effet, la biodiversité est soutenue par une diversité de flore et de faune. En plantant simplement 1 000 chênes dans une zone qui abritait auparavant de nombreuses espèces d’arbres, l’environnement ne supporte désormais que les animaux qui trouvent de la nourriture ou un abri autour des seuls chênes. La monoculture n’est donc pas une solution durable pour défricher les terres.

Le logement

Le logement, également appelé « étalement urbain » est la dernière cause majeure de déforestation. Elle est particulièrement difficile à résoudre. En effet, l’étalement urbain est une conséquence de la surpopulation qui est l’un des problèmes les plus complexes et les plus urgents à résoudre. Il est difficile de trouver une solution à la surpopulation en raison de sa nature, mais certaines existent néanmoins à plus court terme. Les écologistes et les architectes ont mis au point au fil des ans de nombreuses conceptions pour les villes axées sur le logement du plus grand nombre de personnes avec le plus faible impact environnemental possible.

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Un exemple intéressant d’un tel changement d’infrastructure est un concept architectural appelé « villes compactes », ce que certains appellent « petites villes » ou « villes durables ». Ce concept peut prendre des formes très différentes, en fonction des terres disponibles ou de la densité et de la croissance démographique actuelles et projetées. L’idée reste cependant toujours la même. Une ville compacte occupe une plus petite superficie qu’une ville traditionnelle et abrite toujours un grand nombre de personnes, tout en restant suffisamment petite pour rendre les véhicules obsolètes, ce qui rend la maison, le travail, les loisirs et les activités quotidiennes à distance de marche. Ces conceptions sont généralement réalisées en construisant des bâtiments exceptionnellement hauts dans une petite zone, qui sont ensuite divisés en sections : logement, épicerie, médecins, dans un gratte-ciel unique. Si ce concept préfigure sans doute les villes de demain, il nécessite une grande attention à la manière dont on pense l’urbanisation qui en découle, et les espaces publics.